Kulte Center for Contemporary Art & Editions @2024
Mustapha Akrim
ON GUM, 2013 - 2014
Photographie, tirage sur papier Manar
Contre collé sur aluminium
50x65 cm
ON SHARPENER, 2013 - 2014
Photographie, tirage sur papier Manar
Contre collé sur aluminium
50x65 cm
Porter un regard critique sur le monde qui l’entoure et en faire état esthétiquement, une approche que Mustapha Akrim défend depuis sa première exposition individuelle à l’Appartement 22 en 2010.
Davantage « situationniste » qu’ « installationniste », le travail d’Akrim mêle tout à la fois contestation, esthétique, philosophie et politique. Sa démarche artistique, imprégnée de son vécu et de son histoire familiale, l’amène à questionner des notions fondamentales telles que la représentation de la citoyenneté, le travail et l’éducation.
C’est ainsi que de son histoire personnelle d’étudiant aux Beaux-Arts de Tétouan, de jeune diplômé travaillant comme assistant maçon, l’artiste retient l’enjeu que représentent les notions de travail et d’éducation dans la construction individuelle et plus largement sociale. Sorte de caisse de résonnance de son environnement, son œuvre devient alors un mode d’être permettant de penser les différents composants d’un système contradictoire.
Le parcours dans le temps et dans l’(es) espace(s) d’Iqraa, rappelle que le projet est perpétuellement in progress. Pensé depuis ses premiers travaux sur l’article 13, Iqraa s’est ensuite en partie concrétisé lors du Summer Lab (programme de résidence) de l’artiste en 2013 au Cube Independent Art Room.
« Chantier en devenir », Iqraa renvoie également à l’idée que rien n’est figé ni esthétiquement ni politiquement. Akrim s’accapare chaque espace pour faire du mur un réceptacle et ses travaux (même picturaux) font espace avec son intervention.
Loin de toute forme d’agressivité, ses œuvres délicates, fragiles, libres, sont d’une grande tendresse. La « mouche », comme un symbole prétexte récurrent, comme le refrain d’une chanson de Nass El Ghiwan, donne un rythme aux maux de l’éducation. Et c’est ainsi avec beaucoup de subtilité qu’Iqraa nous présente les lignes de force esthétiques d’un Maroc qui « bouge ».