ENQUÊTE SUR LES BIJOUX AMAZIGHS • بحث حول الحلي الأمازيغية في المغرب

Omar Berrada, Ahmed Bouanani

Enquête sur les bijoux amazighs restitue une série de dessins réalisés dans le cadre d’une visite sur le terrain par Ahmed Bouanani. Ethnographe et illustrateur, Bouanani analyse la construction des bijoux berbères en esquissant une taxonomie et une géographie du symbolisme formel des groupes amazighs au Maroc.

«Les dessins reproduits dans ce livre datent de 1963 ou 1964. Ahmed Bouanani a 25 ans. Il revient de deux années parisiennes au cours desquelles il s’est formé au cinéma. Bientôt il intégrera le CCM (Centre cinématographique marocain) où il effectuera une longue carrière de monteur et d’archiviste. Mais auparavant il rejoint l’Institut National des Arts Traditionnels et du Théâtre (INATT), dirigé par Meriem Aherdan et placé sous l’égide d’un ministère baroque, en charge à la fois de l’information, du tourisme, de l’artisanat et des beaux-arts. Le travail consiste à sillonner le Maroc pour observer, filmer et rédiger des rapports sur les arts traditionnels – coutumes, danses, artisanat – dans différentes régions du pays. L’INATT est aujourd’hui largement oublié. Est-il permis d’espérer que ses archives, notamment filmiques, survivent quelque part? Les cartons d’Ahmed Bouanani en conservent quelques traces : des notes de synthèse sur papier à en-tête ; des ébauches d’études sur les tatouages, les contes populaires, les proverbes, les chants et les danses ; et, pour ce qui nous occupe, des carnets de dessins de bijoux traditionnels.

Chaque planche comporte le dessin minutieux d’un bijou, qui précise les noms des différentes parties de l’objet et les matériaux employés dans sa fabrication. Bouanani met en avant la diversité concrète du travail artisanal. Il n’y a pas de “style marocain”. D’où l’importance de nommer également les lieux : Imi N’Tanout, M’gouna, Telouet, Imouzzer-Kandar, Tissint, Goulimine, Aït Bouguemmaz… À côté d’une pièce nommée tazlaïkht lansas il note que “ce bijou est porté par les femmes et les jeunes filles d’Imin Tanout et environs. Se fabrique uniquement à Imin Tanout”. Certains bijoux se portent d’une manière spécifique : au sujet d’un dessin du tawenza d’Imouzzer on peut lire que “ce bijou est placé au-dessus du front ; le jij accroché derrière la tête, la talwaht triangulaire se trouve au milieu de la tête, et les tizrourines sur le front”. D’autres pièces sont liées à des cérémonies particulières, comme ce tifilit imouhdine qui est “porté par les jeunes filles. Quand elles se marient, la coutume veut qu’elles l’offrent à leur première fille qui le portera jusqu’au mariage et le restituera à son tour à sa 1ère fille”. Un bijou n’est pas un simple objet. Il n’est pas qu’une forme ou un assemblage de matières précieuses. Il est le chiffre d’un rituel social.»

Extraits de «Ahmed Bouanani ou la mémoire-sacerdoce», Omar Berrada/Post-face à Enquête sur les bijoux berbères

Enquête sur les bijoux amazighs
Ahmed Bouanani
Mai 2022
Langue : FR/AR/EN
Prix de vente public : 150 MAD / 15 €
Kulte Éditions 2022

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Directeur de collection
Omar Berrada

Direction éditoriale
Omar Berrada

Direction artistique et coordination éditoriale
Yasmina Naji

Conception graphique
Nina Pilon

Texte
Omar Berrada

Traduction arabe
Hajer Bouden

Traduction anglaise
Omar Berrada

Relecture
Inès Bouallou

Dessins et notes
Ahmed Bouanani

Recherches documentaires
Touda Bouanani

Numérisation et organisation des archives
Archives Bouanani

Diffusion-Distribution
Les presses du réel

Impression
Directprint, Casablanca

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Cette publication reçoit le soutien de The Arab Fund for Arts et Culture – AFAC, à travers une bourse de la Direction du développement et de la coopération suisse (DDC).