Casablanca, mon amour

Fatima Mazmouz

28th Apr - 24th Jun 2018

Présentation de la série CASABLANCA, MON AMOUR de Fatima Mazmouz.

Discussion avec Salma Lahlou

Sur le curating artistique contemporain

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“Le ventre de Casablanca m’a vu naître… très vite des années d’exil s’emparaient de ma mémoire évanescente nourrie de fictions paternelles. Depuis je ne cesse de filer les trames de cette ville cristalline, me nourrissant pas à pas, de chacune de ses pierres et de ses rues… Petit à petit au cours de mes pérégrinations, je découvre que la ville de Casablanca devient le corps stratégique de la résistance et du démantèlement sous le régime colonial. Tous ces noms de rues, d’avenues et de boulevards avaient un visage, un corps, une histoire, celle d’un Maroc de la Résistance décidé à se libérer, à s’émanciper.” Depuis 2014, le corpus Casablanca, mon amour et plus particulièrement, Liaisons Dangereuses, analyse les rouages au cœur de la mécanique du « corps colonial ».

Résistants Marocains regroupe une vingtaine de portraits de résistants (un nombre non exhaustif) ayant agi à des périodes différentes et appartenant à divers noyaux de résistance : l’organisation secrète marocaine, le croissant noir, la main noire…

Ces portraits sont réalisés à partir d’une trame composée des silhouettes de Super Oum, icône de la résistance identitaire, prenant les armes pour voir un jour naître la Ouma Maghribia (la nation marocaine).

L’usage du document historique est capital dans ma volonté de créer un patrimoine visuel jusqu’alors inexistant dans cette conscience historique habitée par la rupture.

Liaisons Dangereuses – Résistants Marocains a cimenté un corps à la ville de Casablanca ouvrant ainsi la voie à la réparation, à la résilience : Révéler, réparer sa propre mémoire à travers la survivance des mémoires de Casablanca…”

Fatima Mazmouz

Extrait de CASABLANCA, MON AMOUR / Dar al Baida Hobe2014

Biographies

Fatima Mazmouz
Elle fait partie d’une génération d’artistes à la fois photographe, plasticienne et auteure de performances. Elle crée des passerelles entre l’intime et le champ politico-socio-culturel inscrivant ses recherches sur les notions d’identité, de corps et de genre.
A partir de 2009, elle met en scène le corps « pansant », interrogeant le corps de la grossesse, et faisant dialoguer le corps de la mère avec le concept de mère patrie. Un projet éditorial intitulé Super Oum y est dédié en 2014 aux éditions Kulte.

Salma Lahlou
De double formation — études curatoriales et droit privé —, Salma Lahlou bénéficie de solides compétences en matière de gestion de projets culturels. Ancienne présidente déléguée de la Fondation nationale des musées du Maroc, elle décide en janvier 2015, de créer Thinkart dans les domaines des arts visuels et des pratiques curatoriales. Elle a commissarié de nombreuses expositions, les plus récentes étant Loading … Casa à Bruxelles (1-28 février 2018) et Dubai (novembre 2017); In the CarpetÜber den Teppich à Stuttgart (octobre-décembre 2016) et Berlin (janvier-mars 2017); et L’école des Beaux-Arts de Casablanca : Belkahia, Chabâa, Melehi et la frabrique de l’art et de l’histoire pendant la 6ème édition de la biennale de Marrakech (février-mai 2016).